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Hybridations de Benjamin Kiffel

Avec Hybridations, le spectateur est propulsé dans la "K-Factory ", sorte de melting-pot miroir de la pensée de l’auteur, en derviche tourneur étourdissant et infatigable autour d’une question lancinante : qu’est-ce qu’une image ? Un sujet que Benjamin Kiffel aborde en ouvrant le champ notamment vers un nouveau média : celui de l’intelligence artificielle, des images créées de toute pièce avec du texte.
Dans ce processus de création, l'artiste prend le pouls du monde à un instant T et craque le code d’une époque. Entre apprenti-sorcier, dépassé par sa propre création et pilote navigant à la découverte d’un nouvel océan, le photographe a choisi l’alchimie du verbe.
Pour autant, Benjamin Kiffel ne limite pas son point de vue à ses expériences en laboratoire, passant du in vitro au in vivo. Il élargit le spectre et porte son regard sur le monde en allant à la rencontre de personnages, de paysages variés au fil de ses voyages en Europe, dressant ainsi une sorte de panorama. Une démarche qu’il poursuit en détournant des éléments de son environnement, et dont la collecte en forme de détails d’affiches, de traces et autres messages vient compléter cette mosaïque bigarrée.
Entre oxymore et paradoxe, il transforme une réalité banale en une fiction poétique miraculeuse et mixe différentes pistes qui, ensemble, racontent un grand voyage. Un récit choral arythmique tourbillonnant fait d’échos, de dissonances, de frottements, de grincements. Une façon d’embrasser le monde plus largement pour en faire apparaitre les structures et les fêlures. Une recette très épicée, haute en couleur.
Hybridations est une sorte de grande fête, juste avant le chaos, comme une métaphore du monde dans lequel on vit, et recèle un avant goût de dérapage, de quelque chose qui va se transformer, éclater, exploser. Mais au-delà cette menace, il y a aussi de l’humour, des juxtapositions d’images qui dans leur rythme, leur enchaînement construisent un corpus où l’on ne sait plus réellement ce qui est vrai, ce qui est faux. Un questionnement sur nos imaginaires contemporains, aux multiples entrées et références. Des formes qui s’agglomèrent dans une vision kaléidoscopique. Une écriture cinématographique.
Que donne t-on à voir ? Comment construit-on une narration ? Quel est le sens des discours que nous produisons ? Entre humour, mythologies et apocalypse, Hybridations, sous ses airs acidulés et survitaminés, en dit beaucoup de notre époque. Benjamin Kiffel écope l’humeur du monde et s’en va croiser aux hybrides.

Vernissage de l'exposition le jeudi 19 septembre à partir de 18h en présence de l'artiste.

L'exposition est présentée jusqu'au 26 octobre, du mercredi au samedi de 16h à 19h à la galerie La pierre large - le LAB.
L'exposition est inscrite dans le programme des journées d'architecture en partenariat avec la Maison Européenne de l'Architecture - Rhin Supérieur.
Commissariat d'exposition: Bénédicte Bach
Mécénat: Lama architectes
Plus d'infos: https://www.galerielapierrelarge.fr/

Renseignements

Où :
Galerie La Pierre Large - Strasbourg 67000 Strasbourg

Dates et horaires :

  • Tous les Mercredis, Jeudis, Vendredis et Samedis, du Jeudi 19 Septembre 2024 au Samedi 26 Octobre 2024 de 16h à 19h

Tarifs :

Gratuit

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