Jusqu'au 15/05/2022
Musée des Beaux-Arts de Mulhouse | Mulhouse
Gratuit
La genèse de l'expo « Ce qu'il en reste » n'est pas anodine. La photographe Françoise Saur a été confrontée au fait d'avoir à vider l'ancienne maison familiale. Comme beaucoup, elle s'est retrouvée face à des quantités astronomiques de documents, de souvenirs, de photos en noir et blanc, de bricoles en tous genres, accumulés au fil des décennies. Une histoire personnelle, qui rejoint un questionnement universel.
Elle décide de trier par grands thèmes les objets qu'elle recueille en héritage (lettres, photos, insignes militaires...) puis de les photographier, avec la délicatesse qui est sienne. Rappelons qu'elle devient en 1979 la première femme à obtenir le prestigieux prix Nicéphore Niépce, décerné aux photographes les plus talentueux de l'Hexagone.
Née à Alger en 1949, l'histoire de famille de Françoise Saur retrace forcément un pan de l'Histoire de France : le colonialisme, les rapatriés, le déracinement... Au-delà des photographies de l'expo, traitées comme des natures mortes d'agrégats d'objets divers ; au-delà des nombreux documents originaux appartenant à la photographe, c'est bien d'un travail sur la mémoire dont il est ici question. Que laisse-t-on, et de quoi se souviendront ceux qui restent, une fois que l'on passe l'arme à gauche ? « J'arrive à un âge où on y pense », chuchote Françoise Saur, entre deux grincements du parquet du Musée des Beaux-Arts.
Un relent funèbre est en effet présent dans les pièces de l'exposition, un relent qui met en perspective notre satané matérialisme, fatalement dérisoire : pièces de monnaie obsolètes - conservées ; boutons de chemisiers qui ne serviront jamais - conservés ; lettres d'amour manuscrites dont les auteurs et les destinataires ont été balayés de la surface de la Terre depuis longtemps - conservées. Ce qu'il en reste ? Des souvenirs.
« La photographie, c'est la mémoire », soupèse Françoise Saur. Penaud, nous opinons du chef. En fin de visite, un montage vidéo particulièrement magnétique rassemble d'anciennes photos de l'artiste. « J'ai pensé cette vidéo comme un contrepoint à l'expo : j'ai cherché des photos pleines de vie et d'énergie, dans mes 11 300 pages d'archives personnelles », explique-t-elle. Du panache... pour tromper la mort. Mike Obri
Où :
Musée des Beaux-Arts de Mulhouse 68100 Mulhouse
Gratuit
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