Dirty Rains

Dirty Rains associe le travail de la photographe Marianne Marić (née en 1982) et celui de l’artiste hongrois Endre Tót (né en 1937) dans une double exposition qui s’articule autour de leurs occupations respectives de l’espace public par le truchement du corps et du langage.

© Endre Tót, Zer0 Demo, Oxford, 1991. Courtesy de l'artiste et des galeries acb, Budapest, et Salle Principale, Paris. Dirty Rains

Lauréate du programme d’échange du CEAAC avec la Budapest Gallery en 2022, Marianne Marić a concentré ses recherches autour des bains thermaux réputés pour leurs bienfaits et leurs vertus médicinales. Plus de dix ans après les premiers clichés de sa célèbre série des « femmes fontaines », dans lesquelles la photographe avait capturé à la nuit tombée ses amies enjambant des arrivées d’eau dans l’espace urbain mulhousien, Marianne Marić a poursuivi en Hongrie ses investigations autour des fluides, de la vapeur à la sueur, en passant par les coutumes rurales d’« arrosage » de jeunes filles. 

Pour faire suite à ce séjour de la photographe à Budapest, le CEAAC invite l’artiste à présenter le fruit de sa résidence de recherche et création aux côtés des œuvres d’une figure emblématique de la néo avant-garde hongroise, Endre Tót, connu pour son utilisation de caractères typographiques, comme la barre oblique ou le zéro, dans des œuvres photographiques, postales et performatives relevant de l’art conceptuel et du Mail art depuis les années 1970.

La question de l’espace public et de son appropriation traverse les pratiques de ces deux artistes, que plus de 40 ans et des contextes de création radicalement différents séparent. Aussi, des rapprochements s’opèrent dans leurs motifs (la statuaire et la relation entre corps et architecture), leurs outils (l’enregistrement photographique, la production d’objets-images) et leurs modes opératoires (les actions éphémères et spontanées, les performances de rue).

Cette double exposition rassemble, dans une scénographie qui emprunte à l’artiste hongrois un certain nombre de ses signes visuels, des œuvres qui infiltrent le quotidien pour mieux s’en affranchir.