Surprise : l’école de chiens guides de Cernay ne s’apparente ni à un chenil, ni à un terrain d’agility. Tout simplement parce que sa méthode d’éducation s’effectue directement « à la maison », chez les familles d’accueil et les éducateurs. Une méthode héritée du spécialiste suisse Walter Rupp, qui favorise la bonne intégration du chien chez la personne déficiente visuelle. L’école de Cernay a vu le jour en 1991, fondée par sa présidente, Danielle Griffanti, aidée de son époux Louis, à la suite de la rencontre fortuite d’une personne aveugle à Cernay et de son chien. Le déclic pour le couple Griffanti. En 1997, l’école est reconnue d’Utilité Publique. Chaque année, environ dix chiens sont éduqués puis remis à une personne non ou malvoyante, en Alsace et dans les régions voisines.
DR Un futur chien guide à l'entraînementOn estime à environ 25 000€ le coût total d’un chien guide - qui est toujours remis gratuitement au non ou malvoyant qui en fait la demande. L’école fonctionne grâce aux dons, aux legs et aux subventions. Alors, comment sont choisis les chiots qui pourront devenir de futurs guides d’aveugles ? « On pense d’office au Labrador, et en effet, le centre d’élevage de la Fédération française des associations de chiens guides d’aveugle à laquelle nous sommes rattachés en propose quasi exclusivement. En parallèle, depuis 25 ans, nous avons notre propre réseau de petits éleveurs et nous éduquons des Goldens, des grands Caniches et sommes les référents en France sur les Bergers Allemands. Un Labrador, l’été quand il fait chaud, a un peu de mal, alors que le Berger est un vrai petit soldat, il fonce toujours », sourit Louis Griffanti, le président d’honneur de l’école.
« L’école ne dresse pas de chiens, elle en éduque ! On leur apprend à désobéir : à refuser d’exécuter un ordre si celui-ci risque de mettre son maître en danger », poursuit-il. Une révolution est en cours, puisqu’un nouveau centre d’éducation, avec chenils et espaces de travail extérieurs, est actuellement en construction... toujours à Cernay.
« J’ai perdu ma femme l’année dernière, comme je ne pouvais pas en reprendre une, j’ai repris un chien », sourit le touchant Raymond, qui accueille chez lui Mabrouka, une très obéissante femelle Berger Allemand. Au bout d’un an, Mabrouka ira chez un éducateur pour se former à ses futures tâches. « Bien sûr, ça fera un peu mal au coeur de s’en séparer, mais on le sait au départ ». Marion Meyer, éducatrice et responsable technique de l’école, détaille : « Il faut de la patience pour être éducateur. Le plus dur, c’est de faire adopter au chien une logique d’humain. Il doit marquer un obstacle en hauteur : le chien passera dessous, mais doit comprendre que son maître, non ! »
Sachez enfin que l’école est à la recherche de familles bénévoles pouvant accueillir des chiens le temps d’un week-end ou de vacances.
• A 3 mois, le chiot va en famille d’accueil qui l’éduque, le sociabilise, et lui fait travailler des exercices simples.
• Vers 10 mois, un éducateur de l’école prend le relais pour lui « apprendre son métier » : marquer les obstacles, traverser des carrefours, monter dans un bus ou dans un train, etc.
• Vers 18 mois, le chien est opérationnel et est remis gratuitement à un non-voyant. Il y a alors une semaine de mise en contact du binôme à l’école, puis une semaine d’acclimatation au domicile de son futur maître.
• Autour de ses 10 ans, le chien prend sa retraite.
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