Chaque mois, nous allons à la rencontre des annonceur·euse·s du JDS, acteur·rice·s locaux·ales de la communication et de l’événementiel, pour échanger sur votre parcours, votre vision et vos actions.
Pour ce nouvel entretien, nous avons souhaité parler gastronomie et sommes allés interviewer Marc Salloum, gérant du restaurant et de l’épicerie libanaise Le 961.
Après avoir fait toutes ses classes au sein d’un hôtel de luxe bien connu des mulhousiens, il en devient le directeur général au début des années 2000. Quelques années plus tard, il ouvre avec sa femme Marie-Rose leur propre restaurant. Leur ambition ? Proposer une cuisine libanaise revisitée, innovante et pleine de saveurs. Rapidement, l’établissement devient un incontournable sur la scène mulhousienne. Aujourd’hui, Le 961 c’est aussi bien une boutique/traiteur qu’un restaurant bien connu des amateurs de cuisine libanaise.
Mon histoire avec Mulhouse débute en 1990 lorsque je décide de m’y installer. Je débute en tant que réceptionniste au sein de l’Hôtel du Parc avant de gravir les échelons et d’en devenir le directeur général de 2004 à 2017.
En 2010, avec mon meilleur ami, nous avons l’opportunité de reprendre un restaurant (NDLR : Le Phénicien). Le 961 est alors né, en référence au numéro de l’indicatif téléphonique du Liban. Bien qu’un peu excentré de l’hyper-centre de Mulhouse, rue Poincaré, le restaurant a pu profiter des travaux d’aménagement du quartier d’affaires de la gare centrale et de l’installation de nombreuses entreprises qui lui ont alors permis de toucher une clientèle business.
En 2017, je décide de quitter mon emploi salarié pour me mettre à mon compte et assurer, aux côtés de ma femme, la gérance de l’établissement alors bien installé. Une décision mûrement réfléchie qui, après toutes ces années passées en hôtellerie, résultait d’un profond besoin de liberté et s’imposait donc à moi comme une évidence.
En 2020, tu as ouvert une épicerie située derrière le restaurant. tu proposes même une boutique en ligne avec un service de drive. Qu’est-ce qui a motivé ce projet et ce nouveau service ?
Tout simplement parce que ça manquait à Mulhouse et plus largement en France d’ailleurs. Notre boutique a été une des toutes premières épiceries libanaises à ouvrir dans le pays. Là aussi, l’opportunité s’est présentée d’elle-même avec ce local qui se libérait juste derrière le restaurant.
C’est un projet que j’ai mûri pendant trois ans. J’avais envie de quelque chose de complémentaire au restaurant, qui puisse permettre à mes clients de prolonger l’expérience de la cuisine libanaise chez eux avec des produits de qualité et des plats prêts à être dégustés.
Évidemment, j’étais à mille lieues de me douter de ce qui allait arriver lorsque j’ai finalement ouvert la boutique… le 23 mars 2020, une semaine après le début du premier confinement et la fermeture imposée du restaurant. Avec trois ou quatre clients par jour, forcément la boutique a connu un démarrage très modeste. Difficile alors de communiquer dans le climat qui régnait alors. Mais suite au premier déconfinement, tout s’est alors plutôt bien enclenché et nous avons pu pérenniser l’affaire ensuite avec plus récemment la vente de certains de nos plats préparés dans des grandes surfaces autour de Mulhouse.
En tant que restaurateur et gérant d’une épicerie, quels sont les défis auxquels tu dois faire face au quotidien ?
Comme vous pouvez le lire un peu partout, le premier défi actuel dans la restauration c’est le recrutement, un phénomène qui s’est étendu depuis le COVID. Trouver des personnes qualifiées, en cuisine comme au service, relève d’un véritable parcours du combattant. Et lorsque vous proposez comme c’est notre cas une cuisine spécialisée qui nécessite un savoir-faire bien particulier et une connaissance des produits et de la culture, c’est encore plus compliqué !
Le deuxième défi, c’est bien évidemment l’approvisionnement des produits. Là aussi, on en trouve pas aussi facilement que l’on aimerait. Si je travaille avec certains grossistes sur Paris, il m’arrive de devoir faire venir des produits artisanaux, directement du Liban, via mon réseau, parce qu’on ne les trouve nulle part ailleurs. Un challenge supplémentaire mais qui fait la différence auprès de nos clients.
Enfin, le dernier défi reste celui de la communication. Comment bien en faire alors qu’on n’y connaît pas forcément grand-chose ? Lorsque j’étais directeur d’hôtel, j’avais quelqu’un à mes côtés qui s’en occupait et dont c’était justement le métier. Aujourd’hui, en tant que gérant d’un restaurant et d’une boutique, c’est à moi, comme sur beaucoup d’autres points, de m’y coller. Et oui, c’est un métier qui ne s’improvise pas et pour lequel les techniques évoluent très rapidement.
Justement, quels sont les moyens que tu utilises pour communiquer sur ton commerce et ses offres auprès des mulhousien·ne·s ?
Aujourd’hui, nous communiquons principalement via nos réseaux sociaux avec nos comptes et pages sur Facebook et Instagram. Nous avons fait le choix de regrouper les deux activités, restaurant et boutique, car elles forment un tout : l’expérience de la cuisine libanaise. Nous y présentons les plats proposés au restaurant mais aussi les produits frais, ingrédients et autres épices disponibles en boutique pour celles et ceux qui souhaitent cuisiner chez eux.
Nous disposons également d’un site internet sur lequel vous pouvez trouver toutes les infos concernant le restaurant et l’épicerie, ainsi qu’un volet e-commerce pour acheter vos produits en ligne et vous les faire expédier directement chez vous où les récupérer en drive.
Comme souvent pour des commerces de bouche – et ça ne s’invente pas – le bouche à oreille et par conséquent les avis et recommandations de nos clients sont les meilleurs vecteurs de communication. Mais cela ne fait pas tout non plus. C’est la raison pour laquelle nous travaillons depuis l’ouverture du restaurant et de la boutique avec le JDS.
En quoi le JDS t’aide-t-il à développer ton activité ?
Déjà, le JDS et moi, c’est une longue histoire qui dure depuis presque aussi longtemps qu’il existe (NDLR : 1994, pour être exact). Lorsque je travaillais au sein de l’Hôtel du Parc, il nous a clairement permis de changer la donne et de développer la fréquentation en y faisant la promotion de notre programmation musicale.
Satisfait des retours, convaincu par le support et sa ligne éditoriale, j’ai naturellement souhaité continuer cette collaboration avec l’ouverture du 961 puis de la boutique. Contrairement à d’autres supports papier, le JDS vous le prenez et vous le gardez. Puis vous le relisez, il circule dans votre foyer, auprès de vos amis… Il ne termine pas à la poubelle aussi vite qu’il a été lu.
Si j’ai bien assimilé un principe en communication, c’est celui de la répétition. Pour un commerce de bouche comme le nôtre, il faut rester visible, quelque part dans la tête des gens ou entre leurs mains comme c’est le cas avec le magazine papier du JDS. Nous communiquons ainsi de manière récurrente, dans chaque numéro, en adaptant notre message aux saisons ou à nos nouveautés. Si l’on ne peut pas attendre de chaque insertion qu’elle nous ramène de nouveaux clients, elle nous permet de dire “nous sommes là” et de nous rappeler au bon souvenir des lecteurs.
Pour conclure, à quoi tient le succès d’un commerce comme le tien ?
Évidemment, la première des choses reste la qualité. Celle du produit, du service, du conseil. Chaque détail compte et c’est selon moi en y prêtant la plus grande attention que l’on peut durer dans un secteur comme celui de la restauration.
Un autre élément dont je suis convaincu et sur lequel j’essaie de progresser quotidiennement est l’innovation, la remise en question permanente, comment faire mieux, repousser mes limites. Je suis quelqu’un qui aime les nouvelles idées, les défis et surtout qui ne veut pas s’ennuyer. Il faut savoir être à l’écoute et prêt à essayer, quitte à ne pas réussir tout de suite ou à se tromper. C’est aussi et surtout ça que de diriger une entreprise.