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Sheds : des paniers paysans pour consommer bio et local

L'association Les Sheds multiplie les projets pour faire vivre l'ancienne usine au cœur de la ville, avec une éthique sociale et environnementale. Elle organise une distribution de paniers paysans tous les mercredis de 17h30 à 19h. Reportage à l'heure du rush.

Les Sheds, au cœur de Kingersheim, est un ancien bâtiment industriel transformé en lieu de vie, qui peut faire office de salle de concert, de café-théâtre ou encore de galerie d'art. Tous les mercredis soirs, ce lieu délaisse le terrain de la culture pour glisser sur celui de l'agriculture, se transformant en marché où les consommateurs défilent avec leurs paniers en osier et leurs sacs recyclables. Sauf qu'ici, les légumes sont obligatoirement de saison et on en connaît la provenance, car ils sont distribués par des producteurs locaux, certifiés bio ou en passe de l'être. Et ici, on ne sort pas son porte monnaie, puisque l'on s'abonne pendant 6 mois pour recevoir un panier de fruits et de légumes, de pain, de produits laitiers...

Hazaël Bonhert, boulanger bio, vend ses pains aux Sheds de Kingersheim © Sandrine Bavard Hazaël Bonhert, boulanger bio, vend ses pains aux Sheds de Kingersheim

Depuis leur lancement en septembre dernier, ces paniers ont rencontré un grand succès. Grâce au bouche-à-oreille, en trois mois, près de 150 paniers étaient déjà distribués, preuve qu'il y avait une attente pour ce genre d'initiatives sur Kingersheim et ses environs. Comme le confirme Claudine : « Je partage un panier avec mon fils, ce qui me permet d'avoir des légumes de saison et faire vivre les producteurs de la région. Les produits sont d'une grande qualité et assez variés, et on s'en tire mieux dans le budget qu'en allant au marché ou supermarché. » Anne apprécie elle la souplesse du système : « Nous prenons un panier de légumes et de pain par semaine. On peut aussi acheter de la viande et du fromage en plus. J'ai été attiré par le côté produits frais et locaux. J'aime aussi le côté hors-circuit ». Son mari Sylvain va encore plus loin : « Ce sont des projets qui vont à contre-pieds des grandes multinationales. On privilégie le producteur local et on a un contact direct. C'est seulement après que nous avons découvert qu'il y avait en plus une qualité supplémentaire du produit. »

Un rapport plus équitable

Cet abonnement est donc un engagement par rapport aux producteurs, et les abonnées souscrivent souvent aux valeurs portées par l'association les Sheds : « Les mentalités évoluent. Les consommateurs ont envie de produits sains qui n'ont pas parcouru 500 000 kilomètres, ils recherchent de la cohérence dans leurs achats et peuvent en avoir marre d'engraisser la grande distribution. C'est un rapport plus équitable pour ceux qui produisent notre alimentation », explique Martine Fournier, chargée de mission de l'association.

Les consommateurs peuvent s'abonner pour un panier par semaine ou tous les 15 jours, à des tarifs qui peuvent varier selon les produits : 18€ par semaine pour un panier de légumes pour 2 à 4 personnes, 7€ pour un panier de fruit, 6.30€ pour deux pains... Ils peuvent aussi venir acheter des produits au détail, comme de la viande, du fromage, des biscuits ou de la soupe. Pour en profiter, il suffit d'adhérer à l'association : 5 € par an.

Témoignage de producteurs

Hazaël Bonhert, boulangerie bio Cézamie à Widensolen

« Je fais du pain bio au levain, sur meule de pierre et avec un four à bois. Pour ma farine, je me fournis chez des producteurs locaux, ce qui permet de réduire les transports et respecter l'environnement. Le système de panier me donne une garantie pour la vente sur six mois mais il y a autant d'incertitudes au moment du réabonnement. Car si ça ne marche pas, la demande s'éteint d'un bloc. Ce système des paniers me permet d'avoir une vie car si je devais travailler uniquement en direct, je devrais me lever à minuit pour travailler et je serai complètement décalé. Or, je fais un produit naturel et je veux être en phase avec ce produit. C'est aussi important pour moi de sortir du fournil et d'être au contact du client. Là, j'ai fait un essai avec un pain sans gluten que je propose à la dégustation : je l'ai fait ce matin-même, alors je peux répondre à toutes les questions des consommateurs. »

Frédérique Hamman, Mange ta soupe

« Je suis auto-entrepreneur. Je transforme des légumes en soupe ou en bocaux. Le système d'abonnement me permet à une soupe près de connaître la quantité de soupes à produire. Je ne me retrouve pas avec des invendus, je n'ai pas besoin d'inclure une marge supplémentaire pour compenser ces pertes et je peux donc fixer un prix juste. C'est aussi génial de pouvoir rencontrer les gens et d'avoir un retour sur ce que l'on fait. Les gens aiment ce lieu et son identité, c'est très convivial ! »

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