Comme la nature est bien faite ! Pendant que les abeilles collectent le pollen et butinent le nectar des fleurs pour servir leur reine et assurer la survie de leur colonie, l'homme récolte le fruit de son travail : le miel. Car il a compris depuis très longtemps que le miel n'était pas seulement une petite douceur sucrée, mais qu'il avait aussi des vertus pour notre santé.
© joanna wnuk Les bienfaits du mielPremier constat : le miel donne de l'énergie. Il contient beaucoup d'oligo-éléments et beaucoup de sucre, principalement du glucose et du fructose, beaucoup plus digeste que le saccarose que l'on retrouve dans le sucre blanc et que le corps a besoin de décomposer. Ces sucres facilement assimilables sont particulièrement appréciés des sportifs. Le miel a d'autres vertus que le sucre n'a pas, comme l'explique Claude Gable, apiculteur à Zillisheim et membre du Syndicat des Apiculteurs de Mulhouse et environs (SAME) : « On peut donner du miel aux enfants, en petite quantité, pour favoriser la fixation du calcium sur leurs dents. Ils auront ainsi moins de caries en consommant du miel que du sucre.»
Le miel est reconnu depuis très longtemps comme un antibiotique naturel, car il est enrichi en inhibine, un antibactérien. Parmi les remèdes de grand-mère, notons cette tendance à rajouter une cuillère de miel dans une tisane quand le rhume ou la bronchite pointe le bout de son nez. Les soldats de la Première et Seconde guerre mondiale, faute de mieux, utilisaient aussi le miel pour cicatriser plus vite leurs blessures : « Au contact de l'air, certains composés du miel s'oxydent en produisant de l'eau oxygénée. Il agit donc sur la plaie comme un antiseptique. Autrefois, quand on avait une brûlure, on mettait un peu de miel dessus pour éviter les plaies purulentes. A l'heure actuelle, on utilise aussi le miel de châtaigner, bénéfique pour la circulation sanguine et qui a des qualités cicatrisantes, pour soigner des ulcères variqueux », indique Claude Gable.
Mais revenons à nos petites abeilles. Quand elles découvrent une source très riche, elles communiquent l'information à leurs amies (pas folle l'abeille !), ce qui nous donne des miels monofloraux, dont les propriétés varient selon la fleur butinée. Le miel d'acacia, très répandu en Alsace, est réputé pour faciliter le transit intestinal. Le miel de tilleul ou d'aubépine est recommandé pour les personnes souffrant d'insomnie. Et l'on peut ainsi multiplier les exemples : « Dans mon entourage, je conseille par exemple le miel de rhododendron aux personnes qui suivent une chimiothérapie, car cela peut diminuer les effets secondaires dans les traitements anticancéreux », témoigne Claude Gable. Les miels toutes fleurs, qui mélangent plusieurs nectars, augmentent mécaniquement le nombre de propriétés.
Les abeilles peuvent aussi s'appuyer sur un allié pour faire du miel : les pucerons. On parle alors de miellat : « Quand les pucerons sucent la sève du sapin, ils y trouvent beaucoup de sucre, de protéines et d'eau. Ils gardent les protéines et rejettent le sucre dont ils n'ont pas besoin, ce qui nous donne le miellat, qui sera récolté par les abeilles et ensuite transformé en miel de sapin. C'est un miel très riche en oligo-éléments, qui a plusieurs propriétés : antiseptique, antianémique, diurétique... », énumère Claude Gable. On les trouve notamment dans le miel de sapin des Vosges, dont la réputation n'est plus à faire...
Si le miel peut aider à prévenir ou guérir certains maux, il ne dispense pas évidemment d'une consultation chez le médecin ou d'une prise de médicaments.
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