Concert symphonique n°2 : La vie est ailleurs

La soif de justice et de liberté seront au cœur du programme de l’Orchestre symphonique de Mulhouse lors du deuxième concert symphonique de la saison donné à la Filature.

C’est un programme un peu particulier que propose l’Orchestre symphonique de Mulhouse pour son deuxième concert symphonique à la Filature, puisqu’il s’inscrit à la fois dans le cadre de la manifestation Orchestre en fête dédiée à Beethoven et à l’année Dreyfus.

Quel point commun entre le compositeur allemand et le militaire français ? Rien à première vue, si ce n’est l’injustice de la vie… A titre personnel pour Beethoven, atteint de surdité dès l’âge de 27 ans : un mal qui le ronge et l'isole de plus en plus, et qui lui vaut une réputation de misanthrope. Incompris, il se consacre alors uniquement à son art et s’intéresse aux destins brisés. Il montre une préférence pour les héros qui combattent pour leur idéaux et qui sont lâchés par leur peuple, condamnés à la prison ou à l’exil, à l’image de Fidelio, Coriolan et Egmont, dont les ouvertures sont toutes trois au programme de ce concert.

Un hymne à la justice

Pour le capitaine Dreyfus, l’injustice est tout autre. Pas un coup du sort mais un complot au plus haut niveau de l’état pour trouver le bouc-émissaire idéal dans une affaire d’espionnage. Une affaire qui divisa profondément la France en deux, entre Dreyfusard et anti-Dreyfusard.

Le compositeur Albéric Magnard appartenait à la première catégorie : il dénonça vigoureusement cette « abominable injustice » et composa L’Hymne à la justice entre 1901 et 1902, qui sera jouée en ouverture de ce concert.

Pour le reste, Patrick Davin, le chef de l'OSM, a choisi des pièces « tour à tour politiques, révoltées, humanistes ou désespérées » avec entre autres La Marseillaise de Rouget de L’Ilsle, L’île des morts de Rachmaninov, la 5e symphonie de Malher.

Des extraits de lettres, témoignages et du célèbre article J’accuse d’Emile Zola seront lus entre deux morceaux de musique.