Ensemble La Forlane

Rare sont les villes à posséder un chœur et orchestre comme celui de la Forlane. C'est le cas de Guebwiller et plus précisément des Dominicains, qui accueille cet ensemble amateur, composé d'une soixantaine de personnes pour le chœur et pouvant compter jusqu'à une cinquantaine de musiciens pour l'orchestre. Il donne une dizaine de concerts par an, puisant dans un répertoire sacré et profane.

C'est parti de presque rien. Marc Parayre, professeur de musique dans un lycée de Guebwiller dans les années 70, repère une quinzaine d'élèves très talentueux. Il fonde alors une école de musique, puis l'ensemble La Forlane dans la foulée. Ce même ensemble qui attire aujourd'hui des musiciens issus des conservatoires de Strasbourg, Mulhouse ou Lyon. « Nous sommes toujours restés dans l'idée d'une pratique amateure, mais c'est la qualité de nos prestations qui fait venir des musiciens depuis toute l'Alsace. Il arrive qu'ils nous appellent pour proposer leurs services. L'orchestre se renouvelle ainsi naturellement, au gré des rencontres », explique Marc Parayre, directeur musical aujourd'hui.

Depuis 2005, la Forlane a pris une autre dimension en signant un partenariat avec les Dominicains et avec la mairie de Guebwiller, ce qui lui a permis d'étoffer ses équipes avec un chef assistant, un professeur de chant, et deux pianistes-accompagnateur. « C'est une aventure exceptionnelle qui a changé la qualité du cœur et de l'orchestre. Toute l'infrastructure est là : nous avons des salles pour répéter, on se charge de la communication et de la billetterie à notre place. On fait un programme et c'est plein comme par miracle. Pour quelqu'un qui se produit devant un public, que demandez de plus ? », questionne Marc Parayre.

Peut-être faire la fierté des Guebwillerois ? Car si l'ensemble La Forlane s'est taillé une belle notoriété dans la musique sacrée, elle n'est pas encore prophète en son pays. « Notre problème est de bien s'ancrer dans Guebwiller. Certains habitants sont réticents pour venir aux Dominicains parce qu'ils se disent que ce n'est pas pour eux, que les concerts sont trop select. On essaye d'inverser la tendance mais c'est un travail de longue haleine », note le directeur musical.

Surprendre les spectateurs

Pour surprendre les spectateurs, Marc Parayre innove pendant les concerts, en cassant le côté « guindé » du concert classique : « Je supporte de moins en moins la configuration frontale. J'adore montrer au public que l'on est très souple, très libre. On peut faire rapprocher le chœur quand il chante ce qui est très intéressant acoustiquement, on peut le mettre en demi-cercle sur une ligne comme pour enserrer le public, on peut faire jouer un orchestre sans que les spectateurs puissent le voir. Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir auditif de cette configuration, avec cette musique qui arrive dont on ne sait d'où. C'est très raffiné et ça met un peu de piment ».

Pour le prochain concert proposé par La Forlane, on devrait rester dans une configuration assez classique étant donné les effectifs : soixante choristes et quarante musiciens pour l'Oratorio de Noël de Saint-Saëns, ainsi que des œuvres de Fauré, Rossini et Bach.