Des petits animaux tout ronds et rigolos. Des visages photo-réalistes. Du lettrage façon graffitis des rues craignos du Bronx. Des jeux de mots, des trompe-l'oeil, des couleurs qui pètent... Bomb alles. « Du vandalisme sur un site classé », geignent quelques mauvaises langues. « Créer de la vie dans du patrimoine totalement endormi », argumente Clémentine Lemaître. épaulée par sa moitié, Stanislas Belhomme, elle a passé sa vie au service du street art. Par passion. Le MAUSA, c'est leur initiative perso à tous les deux.
La visite est magnifiée par les vieilles pierres, les voûtes, l'éclairage post-apo. On se croirait à New-York, Prague, San Francisco. Mais ici, c'est Neuf-Brisach, mon ami ! Denis Meyers a signé une room aux ultra-violets qui se découvre dans la pénombre. Superbe.
« Ce n'est pas du pourrissage de mur. Parfois, certains visiteurs ne savent pas à quoi s'attendre avant la visite, puis ressortent en se disant que oui, c'est bien de l'art ! », poursuit la co-fondatrice du MAUSA. « On pense souvent que le street art est né à New-York dans les années 70, mais c'est plus complexe que cela. Le muralisme a toujours existé - on pense à Lascaux, aux murs gravés de Pompeï... En France, la démocratisation est venue dans les années 80 avec le hip-hop. Pourtant, à l'origine, le mouvement est punk ! »
« 80% de l'offre culturelle est concentrée dans les grandes métropoles. Voir les grands machins à Paris, super, mais nous, on tenait à installer l'art dans les territoires. Des artistes ultra-renommés du Brésil, des États-Unis, de partout... sont venus ici, à Neuf-Brisach. à nous de faire en sorte que le MAUSA soit un bac à sable susceptible de les intéresser ! », sourit Clémentine Lemaître. Un artiste par mois, en moyenne, est invité à peindre sur les murs. Leur présence sur place permet de chouettes échanges avec le public.
« L'art et l'éducation règlent tout ! » En deux ans d'ouverture à peine, le pari semble gagné. Encore cinq ou six artistes à inviter... et il n'y aura plus de place sur les murs. Le MAUSA sera plein comme un œuf. Il faudra pousser les murs. 60 000 visiteurs, des scolaires du coin, un public allemand et suisse se déplaçant en nombre et un musée, avec sa boutique, qui dégagent une marge... De quoi faire des envieux.
Un peu plus loin, on verra des créations du Colmarien Jérôme Mesnager, qui fait de la peinture de rue depuis 40 ans. En face, on tombera sur le mur de Nasty, 5000€ le mètre carré à la commande. « Sauf qu'ici, le cachet est le même pour tous les artistes », souligne Clémentine. Punk et beau. Indispensable. (en photo : Clémentine Lemaître et Stanislas Belhomme).
Neuf-Brisach | Le Mausa, Porte de Belfort
03 89 72 56 66 - mausa.fr - 8/10€
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