Jon Lord (Deep Purple)

C'est un événement qui éveille la curiosité de tous, amateurs de rock comme de classique : Jon Lord, le génial claviériste de Deep Purple, va jouer son concerto pour groupe et orchestre avec l'orchestre symphonique de Mulhouse.

Comment celui qui est à l'origine de la création de Deep Purple, l'un des groupes de hard rock les plus connus au monde, en vient-il à jouer avec un orchestre symphonique, même si c'est l'un des plus réputés de France ? Et bien tout simplement parce que Jon Lord, virtuose aux claviers, est tombé dans le bain de la musique classique très jeune et a fait ses études avec brio au conservatoire de Londres où il remporta un premier prix. En 1968, il fonde avec Ritchie Blackmore le groupe Deep Purple qui va contribuer à codifier le hard rock avec des hymnes qui déchaînent les foules comme Smoke on the Water, Hush, Highway Star, Black Night... En 1969, déjà, la passion du classique rattrape Jon Lord et il enregistre le concerto pour groupe et orchestre avec les musiciens du Royal Philarmonic Orchestra. C'est ce concerto, encore jamais joué en France, mais qui tourne dans le monde entier, qui va être interprété avec l'Orchestre symphonique de Mulhouse.

Un dialogue entre rock et classique

Et qui a eu la bonne idée de ce concert crossover, mélangeant rock et classique ? Gwennolé Rufet, chef d'orchestre assistant qui avait déjà eu l'occasion de diriger Jon Lord en Allemagne : « Pour une fois, nous avons une vraie partition où l'orchestre ne fait pas qu'accompagner un chanteur mais où il y a un dialogue entre les deux ensembles. Bien sûr, il y a cette couleur typique de Deep Purple avec ses riffs de guitares, ses sonorités saturées, mais Jon Lord mêle intelligemment l'univers du rock et du classique ».

L'orchestre symphonique de Mulhouse réussit un joli coup, affichant complet depuis longtemps déjà : « Il ne s'agit pas juste de faire venir une célébrité, mais de proposer une collaboration intéressante pour l'orchestre. Les musiciens sont enchantés car ils aiment faire des choses différentes : ils vont jouer un autre type de répertoire, un peu sonorisé pour amplifier la guitare, la batterie, l'orgue Hammond », précise Anne-Claire Boyard, administratrice de l'OSM. En délaissant le grand répertoire le temps d'un concert, l'OSM peut aussi espérer conquérir un autre public.