Le cinéma, on sait ce que c’est. Un bon film ce n’est, pour paraphraser approximativement Jean Gabin, qu’une bonne histoire... mais surtout une bonne histoire. Déjà nous sommes en mesure - selon ce critère simple - de classer dans la corbeille de nos mémoires nombre de navets néanmoins servis par des acteurs talentueux. N’est pas chef-d’oeuvre qui veut et le format ne fait rien à l’affaire. Fait amusant, Les longs métrages adaptés d’une série déçoivent souvent. Nicole Kidman ne réussit pas nous faire oublier Elizabeth Montgomery et mieux vaut revoir Veronica Lake dans Ma femme est une Sorcière. Tiens, c’est justement le film qui a inspiré le feuilleton.
Il y avait une époque où les frontières étaient précises. L’un jouait sur le rendez-vous habituel, l’autre essayait de nourrir de plus hautes ambitions pour justifier son label « 7ème Art » et on s’était habitué à la logique d’un succès en salles, qui se déclinait parfois en épisodes. Puis le génial Patrick McGoohan vînt semer le doute avec sa série Le Prisonnier. Son numéro 7 allait devenir le modèle qui ferait trembler le dinosaure. Une série construite avec une intelligence rare, un scénario en béton, un sens de l’essentiel limité dans le temps. Cette architecture est devenue la règle des grands succès télévisés. Aucun cinéphile ne pouvait être insensible à la démarche dont se sont ensuite inspirés moults réalisateurs dont Lynch et son célèbre Twin Peaks. Dans le haut du panier, la compétition n’existe plus, les orfèvres peuvent naviguer d’un registre à l’autre selon les besoins de l’histoire.
Mais nous devons nous souvenir que le cinéma est un Art réfléchi. Avant le premier tour de manivelle, le réalisateur a une idée précise de ce qu’il filme et soumet au regard du spectateur. Cette approche s’apparente à la précision d’une peinture et mérite bien le titre d’œuvre. Quitte à nous positionner nous pourrions utiliser ce repère simple. Quelle est l’intention initiale ? Le réalisateur est-il artiste ou usurpateur ? Sait-il ce qu’il fait ? Y’a-t-il réflexion aboutie ? Le verdict des séries se fait parfois attendre. Le puzzle peut fonctionner à condition que la dernière pièce coïncide parfaitement à l’espace libre. Ce n’est pas toujours le cas et nombre de séries, par absence de réflexion et de déterminisme préalable, s’évaporent dans l’indifférence générale.
A la lumière de la Guerre des Étoiles on mesure la complexité du travail d’un architecte de séries cinématographiques. En 1977, George Lucas filmait Star Wars. En 1981, il le rebaptisait épisode IV. C’est la preuve d’une profonde réflexion artistique qui ne doit rien au hasard même si, George y avouait implicitement un recadrage nécessaire pour garder la cohérence d’ensemble. Ce grand Maître y rétablissait, peut-être, avec une louable humilité une petite erreur de conception initiale. C’est une énorme leçon dont pourraient s’inspirer tous les trop nombreux réalisateurs qui se contentent parfois de rouler des numéros sans intention d’ensemble précise. Par Harty.
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