Meeting aérien : Airshow Rixheim Habsheim 2016

Pour ses 30 ans, l’aéroclub de Mulhouse organise les 10 et 11 septembre un grand meeting aérien, l’Air Show à Habsheim. Avec en vedette le samedi, la Patrouille de France, emmenée par son leader, Christophe Dubois, fier de déployer le drapeau français dans le ciel. (Voir le programme de la manifestation à la fin de l'article).

Quand on regarde la composition de la Patrouille de France, ce sont tous des hommes, trentenaires, avec un BAC S et des classes préparatoires. C’est vraiment la voie royale pour devenir pilote de chasse ?

Dans la Patrouille de France, il y a deux recrutements possibles. Soit, juste après le Bac, peu importe la série, on va voir l’armée de l’air et on passe des tests : psychomoteur, psychotechnique, d’anglais… Soit, après deux ans de classes préparatoires, on entre à l’école de l’air à Salon-de-Provence, sur concours. Au bout de la formation, on obtient un diplôme d’ingénieur aéronautique et on rejoindra la formation de pilote de chasse, avec ceux qui débutent à post-bac. Les premiers deviendront pilote de chasse, les seconds viseront des postes de commandement.

Quelles sont les aptitudes pour exercer ce métier ?

Il faut être motivé car la formation est très prenante et exigeante. Il faut être sportif, car cela va développer toutes les qualités nécessaires pour devenir pilote de chasse : l’abnégation, l’esprit d’équipe, le goût de l’effort, la volonté de tout donner…Enfin, il faut savoir se débrouiller en anglais, car c’est la langue de l’aéronautique.

Qu’est-ce qui fait qu’on bascule des opérations de combat au meeting aérien ?

La PAF est une unité comme une autre de l’armée de l’air, avec trois nouveaux pilotes qui entrent et qui partent chaque année. Personnellement, j’étais affecté pendant trois ans à Djibouti pour assurer la sûreté aérienne. Ensuite, je retournerai dans mon escadron. La PAF est pour beaucoup une fierté nationale, le plus beau des drapeaux français, celui déployé dans le ciel. On a un rôle d’ambassadeur puisqu’on représente l’excellence de l’aéronautique française. On est aussi un trait d’union entre l’armée et la population.

Pourquoi avoir postulé ?

Pour moi, cela représente un nouveau défi. Un défi de pilotage d’abord.On était sur des avions de guerre, très puissants, type Mirage 2000 ou Rafale, où l’on pilote à vue. On revient sur des Alphajet, des appareils très simples, qui servent à apprendre à piloter. Mais il faut réapprendre les bases : tourner à gauche, faire une boucle…, parce que l’on pilote désormais à l’oreille et à huit. Le leader donne un ordre préparatoire, puis exécutoire, le temps que chaque pilote fasse d’infimes corrections pour que le public ait l’impression de voir un seul avion vu du sol. Et puis, c’est un défi humain, on vit tous ensembles, tout le temps : il faut vraiment une synergie entre nous pour voler à 3 mètres les uns des autres pendant toute une saison !

Comment se concocte la prestation dans les meetings aériens ?

Il existe un catalogue de figures et de formations (l’agencement des avions entre eux,NDLR) dans lesquels on pioche. Tous les ans, il y a un nouveau leader et une programmation différente. Le spectacle présenté à Haguenau l’an dernier ne sera pas le même que celui à Habsheim-Mulhouse en septembre. On est la seule patrouille en Europe à faire ça. Chez les Italiens par exemple, on estime que c’est comme un grand opéra, on joue toujours la même partition, c’est juste le chef d’orchestre qui interprète différemment. La Paf a 62 ans d’histoire et il n’est pas évident de se réinventer. On joue sur la simplicité, l’efficacité et le dynamisme, et moins sur la technique qui ne concerne que 10% du public.

Un copieux programme

Pour les amoureux de l’aéronautique, l’Air Show est un événement à ne pas rater. Outre la patrouille de France, les visiteurs pourront admirer la patrouille espagnole ASPA avec ses hélicoptères, la patrouille CAPTENS et REVA avec leurs avions de voltige ou encore la Yellow Piper team de Mulhouse.

Il sera possible aussi d’admirer au sol une cinquantaine d’avions anciens et surtout des Rafale pendant tout le week-end. Et se prendre au jeu en montant dans un cockpit d’un avion de chasse ou dans un simultateur de pilotage.

Un village des enfants avec un parc de structures gonflables sur 1000 m² sera également installé.

Voir : Le programme et les horaires des démos.